Action n°2 / L’anticipation : la clé de l’éco-conception

Plus on a le temps d’organiser une campagne, plus on a le temps de réfléchir à son éco-conception. Qu’il s’agisse de s’entourer des bons acteurs, de sélectionner judicieusement ses cibles ou bien de réfléchir à la diffusion, anticiper permet d’éviter les erreurs écologiques. Voici quelques éléments à prendre en compte lors de sa campagne.

PRENDRE LE TEMPS DE BIEN S’ENTOURER

Dès les prémices du projet, formez une équipe de prestataires (agence, directeur artistique, graphiste, rédacteur, webdesigner, imprimeur, etc). Ces prestataires, engagés dans le développement durable, pourront vous accompagner à chaque étape du projet. Cela permettra d’éviter qu’un prestataire qui se trouve en bout de chaîne doivent gérer votre projet dans l’urgence et donc faire des choix sans prendre en compte l’aspect écologique.

IDENTIFIER CORRECTEMENT VOS CIBLES

En réduisant le panel de clients ou prospects à qui s’adresse votre communication, vous pourrez créer plus judicieusement votre contenu et déterminer de manière plus juste votre canal de communication.

SE POSER SUR LE MESSAGE

Créer du contenu plus qualitatif que quantitatif permettra d’optimiser les espaces de communication. Le message aura aussi un impact plus fort et pertinent.

Il est important également de réfléchir à l’obsolescence du document. On évitera par exemple de faire imprimer une plaquette A4 de 12 pages présentant des offres commerciales qui seront caduc dans 10 jours. De même, un flyer avec offre commerciale ne nécessite pas forcément une présentation complète et historique de votre entreprise.

CHOISIR LE SUPPORT LE PLUS ADAPTÉ

Une fois vos cibles déterminées, il sera plus simple de sélectionner le support (papier, mail, site internet…) le plus adapté à votre communication. Pour savoir cela, il s’agit de se poser les bonnes questions :

Quelle est sa durée de vie ?

Si la durée de vie d’un support est longue, il faudrait mieux privilégier un support papier qui pourra être conservé. Si la durée est très courte (offre commerciale flash par exemple) le digital paraît être une bonne idée.

Qui va le lire ?

Selon la cible visée, certains types de support sont plus pertinent que d’autres. Choisir un support papier parait plus pertinent si la cible est composée de senior qui ont moins l’habitude de surfer sur internet. Choisir une communication sur les réseaux sociaux peut être plus judicieux pour les moins de 20 ans.

Comment l’optimiser pour réduire son impact environnemental ?

Est-ce que le format de mon flyer peut être plus petit et est-il optimisé pour éviter les chutes de papier ? Peut-on en faire un document plus pérenne en lui ajoutant une autre fonction (flyer qui se transforme en poster par exemple) ? Est-ce que mon emailing nécessite vraiment autant de visuels ? Beaucoup de questions doivent être posées pour privilégier un document éco-conçu. Nous ferons le point sur les différentes manières d’optimiser les supports papier et digitaux dans un prochain article.

GARDER EN TÊTE QUE TRAVAILLER DANS L’URGENCE POLLUE (ET COÛTE PLUS CHER)

Plus le temps manque, plus on essaie d’être efficace, parfois au détriment du bon sens.

Prenons le cas par exemple d’un fleuriste qui souhaite communiquer sur une remise de 20% sur les bouquets. Il contacte au dernier moment ses prestataires en insistant sur la notion d’urgence (car sinon les bouquets vont faner).

Le rédacteur, dans cette situation d’urgence, n’aura pas le temps de se poser les bonnes questions en terme d’éco-conception. Il ira plus vite en faisant des copier-coller de ce qui a déjà été fait au lieu d’orienter le message à la bonne cible et au bon support. Le graphiste, pour la mise en page, aura peut-être tendance à abuser des grands aplats pour habiller la page. L’imprimeur risque de choisir le papier qu’il a sous la main. En effet, il n’aura pas le temps de commander du papier éco-responsable, etc.

Au final un flyer qui aurait pu être imprimé en recto seul sur papier recyclé en 1 000 exemplaires et diffusé à la bonne cible avec un message impactant, se retrouve être un 4 pages imprimé en 5 000 exemplaires sur papier glacé, diffusé trop largement dont le message est noyé dans beaucoup trop d’informations sans importance.

Le fleuriste risque donc de toucher moins de clients et prospects. Il perd de l’argent car cette campagne aurait pu lui couter moins cher si elle avait été conçue en amont.

En bref

  • Pour un projet de communication éco-conçu, il faut savoir s’entourer dès le début des bons prestataires.
  • Passer du temps à définir la cible, le message diffusé et le support utilisé n’est pas une perte de temps.
  • Travailler dans l’urgence est contre-productif et coûte plus cher.