Action N°1 / Connaître l’impact écologique de sa campagne de communication

Avant de pouvoir faire des choix éclairés en matière d’écoconception, il est intéressant de savoir estimer son coût écologique. Dans cette course contre le réchauffement climatique, la connaissance est la clé de la réussite. Parfois ce qui nous parait le moins énergivore ne l’est pas forcément. Cependant, il est très difficile d’estimer précisément le coût énergétique d’une campagne de communication. En effet, cela implique énormément de points à prendre en compte, en print ou en digital.

Je vous propose ci-dessous une analyse des impacts écologiques des 2 principaux canaux de diffusion, l’impression papier et le digital.

INDUSTRIE DU PAPIER 

Contrairement aux idées reçues, le papier, issu de ressources renouvelables et recyclable est un matériau écologique à part entière. Toutes les étapes de sa fabrication, de l’arbre à la feuille, doivent néanmoins être gérées de manière responsable.


Les chiffres
  • La France a produit 6,9 million de tonnes de papier en 2020 (selon Copacel)
  • 2 millions de tonnes sont commercialisées en France
    • 90% proviennent de ressources durable
    • 68% issus de forêt gérées durablement
    • 32 % issus du recyclage
    • 60,5% sont trié et recyclés.

Source : Citeo & Ademe


Depuis quelques années, l’industrie du papier a fait de nombreux efforts afin de limiter ses impacts écologiques. Il est possible aujourd’hui d’avoir un papier avec un bilan carbone assez faible, en privilégiant un papier local, recyclé et non traité.

Néanmoins, il ne faut pas oublier également les impacts cachés comme le coût énergétique d’impression, les encres, la diffusion, etc.

INDUSTRIE NUMÉRIQUE

Malgré la dématérialisation de l’information qui peut nous faire penser que l’impact du numérique est moindre, cela n’est pas le cas. Selon l’ADEME, l’industrie du numérique représente aujourd’hui 3 à 4% des consommations de gaz à effet de serre (GES) dans le monde, 2% en France. Selon les prévision, ce chiffre va doubler entre 2010 et 2025.

Son empreinte énergétique concerne tout d’abord l’énergie utilisée dans la fabrication et l’utilisation des équipements. Ce coût énergétique est en hausse continue à cause de l’explosion des usages vidéo (skype, streaming, etc). La hausse de l’impact énergétique du numérique est également due à la multiplication des périphériques, trop fréquemment renouvelés (smartphone, ordinateurs, tablettes, etc). Ceux-ci utilisent des métaux rares et critiques alors que leur réapprovisionnement est limité.

De plus, l’utilisation de ces équipements capte une grande partie de l’énergie disponible, ce qui accroit la tension sur la production électrique à l’heure où celle-ci peine à se décarboner.


Les chiffres
  • 45 millions de serveurs
  • 800 millions d’équipements réseaux (routeurs, box ADSL…)
  • 15 milliards d’objets connectés en 2018 et 46 milliards attendus en 2030
  • 8 à 10 milliards d’e-mails échangés et 180 millions de recherche Google en une heure

4% des émissions de gaz à effet de serre en 2018, 2% en France

  • 47 % dues aux équipements des consommateurs
  • 28 % due aux infrastructures réseau
  • 25 % due aux data centers

Source : GreenIT & Ademe


Plusieurs solutions sont possibles pour limiter les impacts d’une communication digitale comme le choix d’un hébergement écoresponsable, travailler sur son contenu pour limiter le poids, etc. Ceci fera l’objet d’un prochain article.

DES OUTILS POUR CALCULER SON BILAN CARBONE

Certaines personnes se sont déjà attelées à la lourde tâche de déterminer le coût énergétique d’une campagne de communication et proposent des outils pour l’estimer le plus justement. En voici quelques exemples :

Quantis & l’Analyse du Cycle de Vie

En 2019, La Poste a confié au cabinet de consulting environnemental Quantis la mission de mesurer les impacts écologiques du papier et du numérique. L’objectif de cette étude était de se baser sur l’Analyse du Cycle de Vie (ACV) des différents supports pour en déterminer l’impact écologique, de l’extraction des matières premières jusqu’au recyclage, en incluant transport, production et utilisation. Cette étude très bien ficelée analyse différents scénarios comme par exemple la publicité pour une marque automobile, l’envoi d’une facture d’électricité ou encore le catalogue pour une marque d’immobilier. Quantis compare pour chacun les impacts environnementaux en print ou bien en numérique. Malgré les idées reçues, il est intéressant de voir que le papier sort souvent vainqueur des comparatifs. Plus d’infos sur : httpss://solutionsbtob.laposte.fr/mediapositiveimpact

Haploïde & son super calculateur

L’agence créative Haploïde fournit aussi son propre calculateur en ligne. Gratuit et très facile d’utilisation, il permet de savoir en quelques clics le bilan carbone d’une campagne de communication en se basant principalement sur les données fournies par l’ADEME comme sources de calcul. N’hésitez pas à faire un tour sur leur site : httpss://haploide.com/guide-de-la-communication-ecologique

Quantis et Haploïde ne sont pas les seuls à fournir une estimation du bilan carbone d’une campagne de communication, n’hésitez pas à faire vos propres recherches pour trouver le calcul qui vous paraît le plus fiable. Attention cependant à bien vérifier les sources utilisées car le calcul du bilan carbone est très compliqué et selon les méthodes de calcul il est possible de tomber sur des résultats très différents.

LA SOLUTION : MIEUX CONSOMMER, MIEUX PRODUIRE, MIEUX VIVRE

Les clés pour une communication réussie et green sont de suivre les principes du développement durable qui consistent à réfléchir et limiter sa production pour réduire la consommation de matières et d’énergies.

Exit donc les flyers ultra éphémères et jetables, imprimés en recto seul et distribués à l’aveugle. La communication de demain intègre la démarche écoresponsable et s’éloigne du superflu pour revenir à l’essentiel.

Les avantages pour les entreprises sont évident :

  • Limiter les impacts sur l’environnement de ses actions de com’
  • Mettre en cohérence ses activités de communication avec ses discours
  • Faire le point sur les coûts inutiles générés par une communication non réfléchie
  • Participer à la prise de conscience des consommateurs

En bref

  • Connaître le coût énergétique de son action de communication est essentiel pour intégrer le processus d’écoconception dans son projet.
  • Malgré les idées reçues, le papier est souvent bien moins énergivore et moins impactant que le numérique.
  • Utiliser des comparateurs est une bonne idée pour estimer le bilan carbone de sa campagne.
  • Privilégier la qualité à la quantité est la base d’une campagne écoconçue.