Afin de limiter l’impact écologique de sa communication, certains auraient tendance à privilégier une communication numérique. En effet, à première vue, ce canal paraît moins impactant que le print car il n’implique pas de déchets directs. En réalité, une communication entièrement numérique n’est pas forcément une bonne idée car elle est souvent plus énergivore et nécessite plus de matières premières. Néanmoins, certains leviers peuvent être activés pour limiter son impact environnemental.
TRAVAILLER L’ASPECT TECHNIQUE
Dès le début du projet numérique, il faut prendre les bonnes décisions pour éviter d’avoir un site internet trop énergivore. N’hésitez pas à impliquer votre webdesigner et votre développeur dès le début du projet pour qu’il vous accompagne dans l’optimisation de votre site internet.
Choisir la bonne solution
En raison de leur simplicité et de leur accessibilité, on aura tendance à choisir un CMS comme wordpress, par exemple, pour créer son site internet. En effet, celui-ci permet une grande souplesse et permet d’avoir un site dynamique. Néanmoins, si il s’agit d’un site vitrine statique, il vaudrait mieux privilégier un codage en html/css qui prend moins de ressources et qui prend beaucoup moins de mémoire.
Travailler le code
La règle à retenir à ce propos est que moins il y a de ligne, moins le site pèse lourd. Il faudra donc optimiser le code pour éviter les lignes inutiles, cela permettra de prendre moins de place et d’avoir un site plus efficace et un chargement des pages plus rapide.
Optimiser les médias
Afin d’alléger son site internet, il faut retravailler ses médias pour les adapter à son site internet. Les images doivent être redimensionnées, les vidéos optimisées, etc. On peut penser aussi à limiter le nombre de média, en réfléchissant bien à l’intérêt d’utiliser chaque image.
Design minimaliste
Pour le design, il faut rester le plus sobre possible. « Less is more » (moins, c’est mieux) doit devenir votre nouveau mantra lors de la création de votre site internet. On limitera donc les effets inutiles, on utilisera le moins d’images possible et on se contentera de deux ou trois polices maximum. Un vrai travail sur le design permettra d’alléger considérablement votre site internet.
MÉNAGER LES TERMINAUX ET PÉRIPHÉRIQUES
Une grosse partie du bilan carbone du numérique provient des équipements utilisés pour consulter les sites web et applications (smartphones, ordinateurs, etc). Ces petits bijoux de technologies coûtent très cher à la planète car ils utilisent énormément de ressources (métaux et terres rares, cuivre, etc) et ont besoin de beaucoup d’énergie pour leur production.
Limiter le nombre de clics
Votre site internet doit être le plus simple et sobre possible afin d’éviter les clics inutiles et les rechargements de pages, etc. L’utilisateur doit avoir accès aux informations les plus importantes dès le début de son parcours numériques afin d’éviter les fils d’Ariane à rallonge.
Privilégier le low-tech
Pour ménager les terminaux utilisateurs, il faut éviter tout ce qui est gourmand en énergie et en mémoire. Exit donc les effets d’animation, les vidéos qui se lancent automatiquement, les pop up intempestifs. Il faut également limiter les plug ins parfois énergivores car ils utilisent beaucoup de mémoire et de ressources.
PENSER À L’HÉBERGEMENT
Les serveurs sur lesquels sera hébergé votre site internet représentent une grande partie des émissions de gaz à effet de serre et de consommations des ressources de votre projet numérique. Avec l’essor du tout numérique, de nombreuses entreprises se sont lancées dans l’hébergement de site internet et toutes n’ont pas la même implication écologique.
Faire le choix d’un hébergement green
Il est possible de choisir un hébergeur dont les serveurs sont alimentés grâce à des énergies renouvelables ou bien qui réutilisent l’énergie produite pour le chauffage du bâtiment par exemple. Il faut vérifier le PUE (Power Usage Effectiveness) de votre data center afin d’avoir une idée de sa consommation. Idéalement, celui-ci doit se situer en dessous de 1.2. Renseignez-vous aussi sur la durée de vie des serveurs.
S’IMPLIQUER DANS LA DURÉE
Contrairement à une communication imprimée, un site internet peut être modifié à volonté. Il est intéressant de prendre cela en compte pour limiter l’impact de son site.
Supprimer les parties « mortes »
Après plusieurs années de vie de votre site internet, il peut être intéressant de faire le point sur les différentes pages et parties qui le composent. Par exemple, si vous aviez créé une partie blog mais que vous n’avez pas/plus le temps de l’alimenter, n’hésitez pas à le supprimer. Agissez de même pour toutes les informations qui sont obsolètes (votre participation à un salon en 2015 n’intéresse surement plus personne).
Analyser les intéractions
Mettez en place des outils d’analyse de votre site internet et repérez les parties avec lesquelles les utilisateurs interagissent pas ou peu. Cela vous permettra peut être de réorganiser les informations et de supprimer quelques pages inutiles.
Penser à la fin de vie de son site
Si vous n’utilisez plus votre site internet, si celui-ci vous est inutile, supprimez le sans état d’âme. Un site événementiel par exemple est très vite obsolète. Préparer et anticiper la fin de vie de votre site lorsque vous construisez le projet vous permettra de ne pas l’oublier une fois que vous n’en aurez plus besoin.
Emailings et newsletter
Depuis le début de cet article, nous parlons surtout de sites internet mais les mêmes règles s’appliquent aux emailings et newsletter.
Communiquer uniquement quand c’est nécessaire
Réfléchissez correctement à la fréquence de vos emailings et newsletter. N’hésitez pas à réduire la nombre d’emailing envoyés par an, en les rendant plus impactant, et en ciblant davantage les destinataires. Utilisez des outils d’analyse pour tester l’efficacité de vos emailings, le taux de clics (etc) vous permettra d’optimiser vos communications digitales.
Sélectionner les bons destinataires
Comme pour n’importe quel média, sélectionnez correctement vos cibles pour éviter d’inonder les boites mail. Créez plusieurs listes de diffusion selon les différents thèmes que vous abordez dans vos communication. N’oubliez pas de mettre en avant le lien de désinscription pour permettre à vos destinataire de se désinscrire si ils le souhaitent.
Optimisation
Comme pour un site internet, essayez de limiter au maximum les images. La part de texte dans votre emailing doit représenter au minimum 2/3 de la surface, cela vous permettra d’éviter également de passer dans les spams de vos destinataires.
En bref
- Optimisez tout ce que vous pouvez pour alléger l’impact énergétique de votre communication numérique (code à rallonge, images trop lourdes)
- Évitez les effets trop énergivores
- Faites le bon choix d’hébergement
- Pensez votre projet numérique sur la durée
Pour cet article, je me suis beaucoup inspirée de l’article de Alex Carmona pour Sollya, n’hésitez pas à le lire si vous souhaitez approfondir le sujet : httpss://www.sollya.fr/ethique-numerique/principes-ecoconception-web/